Directeur e-commerce Lyon – Expert B2B/B2C | Campioni.fr
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NOM

Steve Campioni

EXPERIENCE

Directeur e-Commerce

LOCALISATION

Lyon, Auvergne-Rhône-Alpes

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Pourquoi votre panier moyen stagne (et comment le relancer)

e-commerce : pourquoi votre panier moyen stagne

Le panier moyen est l’un des indicateurs les plus scrutés par les directeurs e-commerce. Pourtant, malgré les efforts déployés (promotions, recommandations produits, bundles), de nombreuses entreprises constatent une stagnation, voire un recul de cet indicateur clé. Selon la FEVAD, le panier moyen en France s’établit à 68 euros en 2024, un niveau quasiment stable depuis trois ans, masquant toutefois des disparités importantes selon les secteurs.

Cette stagnation n’est pas une fatalité. Elle révèle souvent des points de friction structurels dans l’expérience d’achat, une stratégie de merchandising mal calibrée, ou encore une approche trop générique de la valorisation du panier. Comprendre les causes profondes de cette stagnation permet d’identifier les leviers réellement actionnables pour relancer la performance.

Les causes profondes de la stagnation du panier moyen

Une expérience d’achat fragmentée

L’un des premiers freins à l’augmentation du panier moyen réside dans une expérience utilisateur qui ne facilite pas naturellement la découverte et l’ajout de produits complémentaires. Lorsque la navigation est cloisonnée, que les fiches produits manquent de suggestions contextuelles, ou que le parcours d’achat multiplie les points de sortie, le client se limite à l’essentiel.

Les données de Baymard Institute montrent que 70,2 % des paniers sont abandonnés en moyenne. Parmi les causes : la difficulté à visualiser le contenu total du panier, l’absence de réassurance sur les produits complémentaires, ou encore une structure tarifaire opaque (frais de port, taxes non affichés en amont).

Un merchandising insuffisamment stratégique

Beaucoup d’e-commerçants se concentrent sur la conversion du premier produit ajouté au panier, sans travailler suffisamment la montée en gamme ou le cross-selling. Or, selon une étude de McKinsey, 35 % du chiffre d’affaires d’Amazon provient de son moteur de recommandations, un levier largement sous-exploité ailleurs.

Le merchandising doit être pensé comme une architecture de valeur : guider le client vers des produits à marge supérieure, proposer des compléments cohérents, et valoriser des offres groupées à forte valeur perçue. Trop souvent, les recommandations sont génériques, basées sur des algorithmes simples (« les clients ont aussi acheté »), sans personnalisation ni contextualisation de l’usage.

Une politique tarifaire mal calibrée

Les promotions agressives peuvent paradoxalement éroder le panier moyen. En conditionnant les clients à attendre les soldes ou les codes promo, on les incite à acheter moins souvent et en quantité réduite. Une étude de Criteo révèle que 40 % des consommateurs européens attendent délibérément les périodes promotionnelles pour effectuer leurs achats.

Par ailleurs, une tarification non dynamique ou des seuils de livraison gratuite mal positionnés peuvent limiter l’incitation à dépenser davantage. Si le seuil est trop élevé, il décourage ; s’il est trop bas, il ne pousse pas à la montée en valeur.

Un manque de personnalisation

À l’heure où 71 % des consommateurs attendent des expériences personnalisées (McKinsey), une approche uniforme du merchandising et de la communication limite mécaniquement le potentiel de montée en panier. Les clients à fort potentiel (high spenders) ne doivent pas recevoir les mêmes incitations que les acheteurs occasionnels.

La personnalisation ne se limite pas au prénom dans un email : elle implique une adaptation des offres, des seuils de livraison, des recommandations produits et même du discours commercial en fonction du comportement, de l’historique d’achat et de la valeur client.

Les leviers actionnables pour relancer le panier moyen

Optimiser l’architecture de la découverte produit

La première étape consiste à fluidifier le parcours de l’expérience produit. Cela passe par :

L’intégration d’un moteur de recherche performant : des solutions comme Algolia, Elasticsearch ou Coveo permettent de proposer des résultats enrichis, avec suggestions instantanées, filtres dynamiques et recommandations contextuelles.

Des fiches produits enrichies : intégrer systématiquement des blocs « Fréquemment achetés ensemble » ou « Complétez votre équipement », en privilégiant des logiques d’usage réel plutôt que des algorithmes génériques.

Un panier visible et dynamique : afficher le panier de manière persistante (mini-cart), avec des suggestions de produits complémentaires directement dans la visualisation du panier, réduit les frictions et encourage les achats additionnels.

Structurer une stratégie de merchandising data-driven

Le merchandising ne doit plus être intuitif mais guidé par la donnée. Quelques approches éprouvées :

Analyser les paniers types : identifier les associations de produits récurrentes, les paniers à forte marge, et structurer des offres groupées (bundles) attractives. Selon une étude de BigCommerce, les bundles augmentent le panier moyen de 30 % en moyenne.

Prioriser la montée en gamme : plutôt que de proposer uniquement des produits moins chers, valoriser les gammes supérieures avec un argumentaire clair sur la différence de valeur (durabilité, performance, service inclus). Cette approche « premiumisation » fonctionne particulièrement bien en B2B.

Tester des seuils de livraison gratuite dynamiques : selon le profil client, le panier en cours ou la saisonnalité, ajuster le seuil pour maximiser la valeur ajoutée. Une étude de UPS révèle que 58 % des consommateurs ajoutent des produits pour atteindre la livraison gratuite.

Repenser la stratégie promotionnelle

Les promotions doivent devenir un outil de valorisation du panier, non un simple levier de conversion :

Privilégier les offres à seuil : « Dès 100 € d’achat : -10 % » ou « 3 produits achetés = 1 offert » incitent à augmenter le panier plutôt qu’à attendre la prochaine solde.

Limiter les codes promo génériques : remplacer les codes publics par des offres ciblées, personnalisées et à durée limitée, réduisant l’effet d’attente systématique.

Valoriser la fidélité : récompenser les clients réguliers avec des avantages progressifs (points, remises cumulatives, accès prioritaire) qui encouragent la récurrence et la montée en valeur.

Déployer une personnalisation à grande échelle

La personnalisation doit s’appuyer sur des outils de marketing automation et de gestion de la donnée client (CDP) :

Segmenter finement : distinguer les primo-acheteurs, les clients réguliers, les high spenders, et adapter les seuils, les offres et les communications.

Recommandations produits contextuelles : utiliser l’IA pour proposer des produits pertinents en fonction du contexte de visite, du profil client et de l’historique de navigation. Les algorithmes de collaborative filtering ou de deep learning (comme ceux utilisés par Nosto, Dynamic Yield ou Clerk.io) affichent des taux de conversion supérieurs de 15 à 25 % par rapport aux recommandations statiques.

Relance panier intelligente : ne pas se contenter d’un email générique, mais proposer des incitations personnalisées (livraison offerte, produit complémentaire suggéré, remise ciblée) en fonction de la valeur du panier abandonné.

Mesurer, tester, ajuster

Aucune stratégie ne doit être figée. Le pilotage du panier moyen repose sur une culture du test :

A/B testing systématique : tester les seuils de livraison, les formats de bundles, les emplacements de recommandations, les accroches promotionnelles.

Analyse de cohortes : suivre l’évolution du panier moyen par segment client, par canal d’acquisition, par période, pour identifier les leviers les plus performants.

Tableaux de bord dédiés : intégrer le panier moyen dans un pilotage de la performance e-commerce multi-indicateurs (taux de conversion, nombre de produits par commande, taux de retour, marge commerciale) pour éviter les optimisations en silo.

Exemples concrets et benchmarks sectoriels

Dans le secteur de l’équipement professionnel B2B, l’optimisation du panier moyen passe souvent par une meilleure structuration de l’offre par métier et par usage. 

Dans le secteur de la mode et des accessoires, les bundles thématiques (« la tenue complète », « le kit voyage ») génèrent des paniers moyens supérieurs de 35 à 45 % par rapport aux achats unitaires. Des marques comme Zalando ou ASOS utilisent des logiques de « style advisor » pour guider le client vers des achats complémentaires cohérents.

En B2C classique, l’intégration de modules de recommandations IA (comme ceux de Nosto ou Clerk.io) permet d’augmenter le panier moyen de 15 à 25 %, avec un ROI rapide (généralement sous 6 mois).

Vision stratégique : du panier moyen à la valeur client

Il est essentiel de ne pas isoler le panier moyen comme un indicateur absolu. Un panier moyen en hausse mais avec un taux de retour élevé, une satisfaction client en baisse, ou une rentabilité dégradée n’a pas de sens.

L’objectif réel est d’augmenter la valeur vie client (Customer Lifetime Value), ce qui implique de travailler conjointement :

  • La fréquence d’achat : fidéliser pour augmenter le nombre de transactions annuelles.
  • Le panier moyen : optimiser chaque transaction.
  • La marge commerciale : privilégier les produits à forte valeur ajoutée.
  • La satisfaction client : garantir une expérience fluide et personnalisée qui encourage la réachat.

Cette approche holistique nécessite une vision intégrée entre marketing, e-merchandising, data et service client, une transformation culturelle autant qu’opérationnelle.

La stagnation du panier moyen n’est pas une fatalité, mais le symptôme de frictions dans l’expérience client, d’un merchandising insuffisamment stratégique, ou d’une personnalisation limitée. Les leviers d’optimisation (moteur de recherche performant, merchandising data-driven, stratégie promotionnelle ciblée, personnalisation à grande échelle) exigent une approche structurée et une culture du test. L’objectif final n’est pas seulement d’augmenter le panier moyen, mais de maximiser la valeur vie client en conciliant performance commerciale, satisfaction client et rentabilité.

FAQ - Toutes les questions que vous vous posez sur le panier moyen

Le panier moyen varie fortement selon les secteurs. En 2024, la moyenne nationale en France est de 65 euros (FEVAD), mais elle peut atteindre 150 à 300 euros dans l’équipement maison, le high-tech ou le B2B professionnel. L’essentiel est de comparer votre performance à votre historique et à vos concurrents directs, et de suivre l’évolution dans le temps.

Le panier moyen se calcule en divisant le chiffre d’affaires total par le nombre de commandes sur une période donnée : Panier Moyen = CA / Nombre de commandes. Il est utile de le segmenter par canal, par type de client, et par période pour affiner l’analyse.

Les leviers incluent l’amélioration de la découverte produit (moteur de recherche, recommandations), le merchandising stratégique (bundles, montée en gamme), les seuils de livraison gratuite, la personnalisation des offres, et l’optimisation de l’expérience panier. Le test et la mesure sont essentiels pour identifier les actions les plus efficaces.

Les promotions agressives peuvent éroder le panier moyen en habituant les clients à attendre les soldes. Il est préférable de privilégier des offres à seuil, des bundles, et des programmes de fidélité qui valorisent la montée en valeur plutôt que la réduction systématique.

Le panier moyen mesure la valeur moyenne d’une transaction, tandis que la valeur vie client (Customer Lifetime Value) mesure le chiffre d’affaires total généré par un client sur l’ensemble de sa relation avec la marque. Augmenter le panier moyen contribue à la CLV, mais il faut aussi travailler la fréquence d’achat et la fidélisation.

Regard sur l’e-commerce qui compte.

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