Directeur e-commerce Lyon – Expert B2B/B2C | Campioni.fr
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NOM

Steve Campioni

EXPERIENCE

Directeur e-Commerce

LOCALISATION

Lyon, Auvergne-Rhône-Alpes

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Seconde main & e-commerce : comment faire de l’économie circulaire un levier de différenciation stratégique ?

e-commerce seconde main

Longtemps cantonné aux vide-greniers ou aux petites annonces entre particuliers, l’e-commerce occasion a aujourd’hui pris une ampleur considérable. Selon une étude KPMG, le marché mondial de la seconde main devrait dépasser les 350 milliards de dollars d’ici 2027, avec une croissance 5 fois plus rapide que celle du commerce traditionnel. En France, la Fevad estime que plus d’un acheteur en ligne sur deux a déjà eu recours à la seconde main e-commerce, que ce soit pour revendre en ligne ou acheter d’occasion.

Ce n’est donc plus une simple tendance, mais une lame de fond qui bouscule les modèles établis. Pour les marques et distributeurs, la question n’est plus de savoir si intégrer l’économie circulaire est pertinent, mais plutôt comment en faire un levier stratégique et différenciant. Et la création d’un site dédié, créer un site e-commerce seconde main, ou l’intégration de l’occasion dans son catalogue sont désormais des options concrètes.

Le boom du e-commerce de seconde main

Un marché en forte expansion

Le marché mondial de la seconde main connaît une ascension fulgurante. En 2023, il pesait déjà 211 milliards de dollars et il devrait dépasser les 350 milliards de dollars en 2027 (étude ThredUp). C’est une progression qui dépasse largement celle du commerce de détail classique, évaluée autour de 3 % par an, alors que la seconde main affiche des croissances annuelles proches de 15 %.

En France, le phénomène est tout aussi marquant : plus de la moitié des acheteurs en ligne a déjà acquis un produit d’occasion et près d’un tiers a déjà pris part à une transaction de revente. Cette bascule traduit une acceptation sociale et culturelle de l’occasion qui, il y a encore dix ans, restait marginalisée ou associée à une consommation “au rabais”. Aujourd’hui, acheter ou vendre d’occasion est devenu un geste économique et écologique assumé.

Les moteurs de croissance

  1. Le pouvoir d’achat
    Dans un contexte d’inflation et d’érosion du pouvoir d’achat, de nombreux ménages cherchent à optimiser leurs dépenses. L’occasion offre un compromis : accéder à des produits de qualité, parfois de grandes marques, à un prix réduit de 30 à 70 % par rapport au neuf.

  2. La transition écologique
    Les consommateurs, surtout les jeunes générations, sont sensibles à l’impact environnemental de leurs achats. Acheter d’occasion, c’est prolonger la durée de vie d’un produit, réduire la production de déchets et limiter la consommation de ressources naturelles. Cet argument est de plus en plus mis en avant par les enseignes elles-mêmes.

  3. Les nouvelles générations
    La Gen Z et les Millennials sont moteurs du changement : pour eux, la seconde main est cool, responsable et valorisante. 70 % des 18-24 ans déclarent avoir déjà acheté un produit d’occasion en ligne. Ils voient dans l’occasion un choix moderne, et non une contrainte.

  4. La digitalisation des usages
    Des plateformes comme Vinted ou Back Market ont transformé la manière dont les consommateurs perçoivent la seconde main : interface fluide, expérience sécurisée, service après-vente… On est loin des transactions incertaines des petites annonces d’autrefois.

Ne pas intégrer l’économie circulaire dans son business model, c’est passer à côté d’un pan croissant de la demande et perdre en crédibilité sur le terrain des achats responsables.

Les modèles qui fonctionnent déjà

Les marketplaces C2C

Les plateformes de consommateur à consommateur (C2C) ont fait exploser la visibilité et la pratique de l’occasion.

  • Vinted compte aujourd’hui plus de 80 millions d’utilisateurs dans 20 pays. Son succès repose sur une application intuitive, des frais réduits et une communication virale.

  • LeBonCoin reste un géant français avec ses 28 millions d’utilisateurs mensuels. La plateforme s’est professionnalisée en intégrant des solutions de paiement et de livraison, augmentant ainsi la confiance des utilisateurs.

Ces acteurs démontrent qu’une communauté active et un parcours fluide sont essentiels pour transformer l’occasion en marché de masse.

Les marques traditionnelles qui se réinventent

Les grandes enseignes n’ont pas tardé à comprendre l’intérêt d’intégrer la seconde main à leur modèle.

  • Décathlon Occasion rachète du matériel de sport, le remet en état et le revend en ligne ou en magasin. Cela fidélise les clients tout en générant un chiffre d’affaires additionnel.

  • Fnac-Darty mise fortement sur le reconditionné, avec garantie et services inclus, ce qui rassure les consommateurs.

  • Leroy Merlin a expérimenté une marketplace permettant aux clients de revendre entre eux des outils ou matériaux, renforçant ainsi le rôle de la marque comme facilitateur de communauté.

Les pure players spécialisés

De nouveaux entrants se positionnent exclusivement sur l’occasion et le reconditionné :

  • Back Market, valorisé à plus de 5 milliards d’euros, s’est imposé comme le leader européen de l’électronique reconditionné.

  • Selency est devenu la référence du mobilier vintage haut de gamme, grâce à une curation exigeante et un storytelling inspirant.

  • Collector Square s’est spécialisé dans le luxe de seconde main (montres, sacs, bijoux) avec un processus d’expertise pour sécuriser chaque transaction.

Les distributeurs hybrides : neuf et occasion côte à côte

Certains distributeurs ne choisissent pas entre neuf et seconde main : ils les associent. Amazon, avec son programme Amazon Renewed, propose des produits reconditionnés directement visibles sur les pages produits. Pixmania va plus loin : sur une même fiche produit, comme l’iPhone 16 Pro, l’utilisateur peut comparer en un clic les versions neuves et les modèles d’occasion, selon leur état (bon, très bon, excellent).

Ce modèle présente plusieurs avantages :

  • il renforce la confiance, car le client peut se référer au prix du neuf pour évaluer la pertinence de l’occasion ;

  • il simplifie le parcours d’achat, en évitant au client de quitter le site pour explorer d’autres plateformes ;

  • il incarne pleinement l’économie circulaire, puisque le distributeur orchestre à la fois la première vente et les recommercialisations futures.

Pour les marques et distributeurs, c’est une voie puissante : intégrer directement la seconde main à l’offre neuve permet d’élargir la clientèle tout en gardant la maîtrise de l’expérience et de la valeur.

Intégrer la seconde main dans son catalogue e-commerce

Trois approches principales

  1. Rachat et revente directe
    L’entreprise rachète les produits aux clients, les inspecte, les remet en état si nécessaire et les revend. Cela demande un process logistique robuste, mais permet de contrôler l’expérience client de bout en bout.

  2. Marketplace intégrée
    Ici, la marque devient facilitateur : elle met en relation les clients qui souhaitent revendre et ceux qui veulent acheter d’occasion. Elle prélève une commission tout en enrichissant son écosystème.

  3. Reconditionné + garantie
    Cette approche valorise la confiance : les produits sont testés, réparés et certifiés. Cela permet d’attirer des clients qui hésitent à acheter d’occasion en leur offrant un service premium.

Les avantages business

  • Fidélisation : un client qui revend via votre plateforme reste attaché à votre univers et reviendra acheter.

  • Acquisition : la seconde main attire une cible nouvelle, sensible aux prix ou à l’écologie, qui pourra ensuite basculer vers des achats neufs.

  • Différenciation : intégrer l’économie circulaire dans son offre, c’est se démarquer dans un univers e-commerce saturé.

Les défis à relever

  • Logistique : inspection, tri, réparations éventuelles et retours nécessitent des process solides.

  • Pricing : fixer le bon prix d’occasion tout en restant rentable est complexe.

  • Communication : il est essentiel de rassurer le client sur l’état réel des produits et de valoriser les bénéfices écologiques.

La seconde main ne doit pas être perçue comme une cannibalisation du neuf, mais comme un élargissement de la gamme qui renforce la relation client.

Créer un site e-commerce seconde main : mode d’emploi

Étapes clés

  1. Définir son modèle
    Voulez-vous lancer une friperie en ligne ? Une boutique spécialisée par catégorie ? Ou une marketplace verticale dans un secteur précis ? Ce choix orientera la stratégie technique et marketing.

  2. Choisir la solution technique

    Le choix de la solution technique n’est pas une fin en soi. Il est essentiel en amont de définir les spécifications fonctionnelles avant de choisir la plateforme e-commerce adéquate. Sans rédiger les attentes fonctionnelles ainsi que le parcours client en premier lieu, le risque de choisir un plateforme de commerce en ligne inadaptée est important. Vous devez, une fois les spécifications définies, vérifier que la plateforme e-commerce puisse répondre à vos attentes métiers.
    • Prestashop : idéal pour des catalogues riches, avec gestion d’inventaire et extensions adaptées.

    • Shopify : rapidité de déploiement, nombreux plugins, parfait pour tester un modèle.

    • Magento, Intershop, Wix, …

    • Des solutions Saas ou logiciels seconde main qui viendront s’interfacer avec votre stack technique pourront accélérer le lancement de votre offre seconde main : Nopli, CrushON ou encore CircularX.
       
  3. Mettre en place les flux de paiement et de livraison
    Les clients attendent des paiements sécurisés et des options d’expédition flexibles (ex. Mondial Relay, Colissimo, Sendcloud).

  4. Soigner l’expérience produit
    Les consommateurs veulent des filtres précis (taille, état, couleur), des photos haute qualité et une description transparente de l’état. Le storytelling est clé : chaque produit a une histoire. Une description laconique ne suffit pas.

Réussir son référencement

Pour exister, il faut travailler sa visibilité naturelle, SEO et GEO :

  • Cibler des requêtes précises comme “revendre en ligne” ou “créer un site e-commerce seconde main”.

  • Rédiger des guides pratiques et des FAQ qui rassurent.

  • Animer une communauté autour de l’économie circulaire (ex. newsletters, gamification, vidéos explicatives).

Pourquoi miser sur la seconde main est un pari gagnant pour les ETI et grandes marques

Enjeux stratégiques

  • Sortir de la guerre des prix : au lieu de jouer uniquement sur les promotions, la seconde main offre une nouvelle valeur perçue.

  • Renforcer son image RSE : intégrer l’occasion, c’est aligner la marque avec les attentes écologiques et anticiper les obligations légales (loi AGEC en France).

  • Allonger le cycle de vie client : un client qui revend, rachète et reste actif dans votre écosystème crée plus de valeur dans le temps.

KPI à suivre

  • Chiffre d’affaires généré par l’occasion : un indicateur direct du succès.

  • Nombre de vendeurs actifs : reflète l’engagement de la communauté.

  • Satisfaction client / NPS : un bon score prouve que la confiance est installée.

  • Impact environnemental : communiquer en kg de CO₂ économisés est un levier marketing puissant.

Projection 2026

La FEVAD estime que d’ici 2026, un tiers des transactions e-commerce intégrera une dimension “occasion” ou “reconditionné”. Autrement dit, les marques qui ne s’y préparent pas dès aujourd’hui prendront un retard difficile à combler.

Le e-commerce de seconde main n’est plus un phénomène de niche. C’est une transformation structurelle, portée par les attentes consommateurs, l’urgence écologique et de nouvelles opportunités économiques. Acheter d’occasion, revendre en ligne, ou créer un site e-commerce seconde main ne sont plus des options marginales : ce sont des leviers stratégiques pour fidéliser, différencier et rester compétitif.

Les marques qui sauront intégrer l’économie circulaire dans leur modèle auront une longueur d’avance. Pour les PME et ETI, il est temps d’identifier les catégories adaptées, de lancer un pilote et de bâtir une offre qui combine neuf et occasion.

FAQ - e-Commerce et seconde main : les questions à se poser

Pour capter une clientèle en recherche de prix bas, sensible à l’écologie, et différencier son offre dans un marché saturé.

Via des marketplaces (Vinted, LeBonCoin) ou directement sur les sites des enseignes qui proposent un programme de reprise (Décathlon, Fnac).

L’occasion est vendu “en l’état”, tandis que le reconditionné est contrôlé, réparé si nécessaire et souvent garanti.

Rachat/revente directe, marketplace intégrée, ou pure players spécialisés.

Oui, car il permet de générer des revenus additionnels, de réduire les coûts liés aux invendus et d’améliorer la fidélisation.

Regard sur l’e-commerce qui compte.

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