Directeur e-commerce Lyon – Expert B2B/B2C | Campioni.fr
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NOM

Steve Campioni

EXPERIENCE

Directeur e-Commerce

LOCALISATION

Lyon, Auvergne-Rhône-Alpes

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E-commerce et données utilisateurs : pourquoi il ne s’agit pas d’espionnage mais de performance

e-commerce : confidentialité des données et performance

L’obsession du « Big Brother numérique »

Depuis plusieurs années, les gros titres des médias reviennent inlassablement sur le même sujet : « Les géants du web nous espionnent », « Nos données sont en danger », « Le numérique est devenu une société de surveillance ».
À chaque scandale (Cambridge Analytica en 2018, enquêtes de la CNIL sur Google ou Meta, débats autour de l’IA générative), le spectre d’un monde à la George Orwell ressurgit.

Mais derrière le fantasme du « Big Brother » numérique se cache une réalité beaucoup plus pragmatique : les données collectées ne sont pas exploitées pour scruter individuellement chaque utilisateur, mais pour analyser des tendances globales, segmenter les audiences et améliorer la performance business.

Loin d’un espionnage digne d’un film de science-fiction, l’utilisation des données en e-commerce repose sur trois piliers :

La réalité : une donnée massivement analysée, rarement individualisée

Chaque seconde, nous générons une quantité astronomique de données : 328,77 millions de téraoctets par jour selon Statista (2024). Un internaute laisse derrière lui en moyenne 1 400 traces numériques quotidiennes (clics, recherches, scrolls, interactions).

Ces données sont bien sûr collectées, mais elles sont traitées en masse. L’objectif n’est pas de savoir si « Madame Michu a consulté tel produit à 22h17 », mais plutôt de répondre à des questions de pilotage stratégique :

  • Quel pourcentage des visiteurs abandonnent leur panier après avoir vu les frais de livraison ?

  • Quels segments d’âge réagissent le mieux aux campagnes TikTok Ads ?

  • Quelles zones géographiques convertissent le plus sur mobile ?

Ce qui compte, ce n’est pas l’individu isolé mais le comportement agrégé.

Pourquoi les entreprises collectent-elles ces données ?

1. Améliorer l’expérience utilisateur

Un site e-commerce performant ne peut exister sans données. Les marques suivent les clics, le temps passé et les points de friction pour simplifier les parcours.
Par exemplen grâce à l’analyse des données, un acteur B2B comme ManoManoPro a identifié que ses clients abandonnaient leur panier faute d’options de facturation adaptées. En corrigeant ce point, le taux de conversion a progressé de +12 %.

2. Optimiser les investissements publicitaires

Les données permettent aussi d’éviter de gaspiller. Le retargeting, par exemple, repose sur la donnée de navigation pour rappeler à un client qu’il a consulté un produit.
Selon eMarketer, les campagnes data-driven génèrent 20 à 30 % de ROI supplémentaire par rapport aux campagnes non ciblées.

3. Anticiper et adapter l’offre

Enfin, les données sont un outil de prévision. En analysant les recherches et la saisonnalité, les retailers ajustent leurs stocks et leurs prix.
Amazon n’a pas seulement inventé la livraison rapide : son modèle repose sur une anticipation de la demande grâce aux données comportementales.

Comment ça marche concrètement ? Les mécanismes de la donnée

Pixels et cookies

Les fameux « cookies » sont des petits fichiers déposés par un site pour suivre la navigation. Les pixels de tracking (Meta, Google, TikTok) permettent de relier une action (clic, achat) à une campagne publicitaire.

Analytics et outils de mesure

Avec GA4 (Google Analytics 4), on ne suit plus des sessions mais des événements utilisateurs : scroll, clic, conversion. La granularité est plus fine, mais toujours exploitée à l’échelle des cohortes.

CRM et Customer Data Platforms

Les CRM (Hubspot, Salesforce, Odoo) et les CDP (Segment, BlueConic) centralisent les données pour offrir une vision client unifiée. L’objectif n’est pas d’espionner mais de mieux segmenter et déclencher les bons messages au bon moment.

IA et moteurs de recommandation

Les algorithmes de recommandation (Netflix, Spotify, Amazon) analysent nos comportements passés pour suggérer les produits les plus pertinents. Selon McKinsey, 35 % du CA d’Amazon provient de ses recommandations personnalisées.

La stratégie data côté e-commerce

Pour un CEO, CDO ou DRH impliqué dans le digital, l’enjeu n’est pas seulement technologique : il est stratégique.

1. Définir un cadre clair

  • Quels objectifs assigner à la donnée (conversion, rétention, satisfaction) ?

  • Quelles données collecter sans surcharger l’écosystème ?

2. Gouverner et sécuriser

Avec le RGPD, la donnée est un actif à protéger. La CNIL rappelle régulièrement que la confiance client dépend de la transparence.
Selon Cisco (2023), 81 % des consommateurs se disent prêts à quitter une marque s’ils estiment que leurs données ne sont pas protégées.

3. Piloter par les KPI

Quelques indicateurs clés à suivre :

  • Taux de conversion par segment.

  • LTV (lifetime value).

  • Coût d’acquisition client (CAC).

  • Taux d’engagement sur les campagnes.

Le futur : entre innovation et régulation

La fin des cookies tiers

Dès 2025, Google Chrome (65 % de parts de marché) met fin aux cookies tiers. Les entreprises devront miser sur la first-party data (emails, historiques d’achat, préférences déclarées).

Privacy by design

Les solutions doivent intégrer la confidentialité dès leur conception. Exemple : Apple avec son App Tracking Transparency a contraint les annonceurs à revoir leurs modèles.

Les data clean rooms

Ces espaces sécurisés permettent aux marques et aux plateformes de croiser leurs données sans exposer d’informations individuelles.
Selon Deloitte, 40 % des retailers B2B et B2C envisagent d’adopter une data clean room d’ici 2026.

Sortir de la peur, construire la confiance

Le fantasme du « Big Brother » numérique a la vie dure. Pourtant, la réalité est différente :

  • La donnée n’est pas utilisée pour espionner chaque individu, mais pour comprendre des comportements globaux.

  • Elle permet de simplifier les parcours, d’améliorer la satisfaction client et de générer de la performance économique.

  • Les vrais enjeux ne sont pas le secret d’un espionnage individuel, mais la transparence, la gouvernance et la confiance.

Pour les dirigeants e-commerce, le défi est donc clair : faire de la donnée un levier de performance et de fidélisation, sans jamais perdre de vue le respect du client.

FAQ — e-Commerce & données : performance plutôt qu’espionnage

Non. Les données sont majoritairement analysées à un niveau agrégé (cohortes, segments) pour comprendre des tendances et améliorer l’expérience. L’objectif est d’optimiser l’ergonomie, la pertinence des offres et l’efficacité des investissements médias, pas de « surveiller » des individus.

 

Les cookies mémorisent des préférences (panier, langue, connexion) et facilitent la mesure d’audience. Les pixels (Meta, Google, TikTok…) relient des actions (ajout panier, achat) à des campagnes pour piloter le ROI. Leur utilisation doit rester proportionnée et conforme au RGPD/consentement.

GA4 mesure des événements (vues, scroll, clics, conversions) et permet des analyses par segments. Les rapports servent à identifier les frictions, améliorer les parcours et arbitrer les budgets marketing. Les données sont exploitées de façon statistique, pas pour « profiler » nominativement un visiteur.

Pas nécessairement. La personnalisation moderne repose surtout sur des signaux déclaratifs (first-party data) et des segments (ex. nouveaux vs. récurrents). Elle vise à simplifier l’expérience (produits pertinents, contenus utiles), avec transparence et possibilité d’opt-out.

 

Les données utiles à l’expérience et à la relation client : e-mail (opt-in), historique d’achats, préférences produits, canaux favoris, besoins B2B (SIREN, équipe, volume). Éviter le « tout collecter » et appliquer la minimisation des données.

 

Via une bannière de consentement claire et granulaire (mesure, personnalisation, publicité), une politique de confidentialité accessible, et des centres de préférences. Le consentement doit être libre, spécifique, éclairé et révocable.

 

Oui. Appuyez-vous sur la first-party data, le server-side tagging, le Consent Mode, les conversions modélisées, les identifiants propres (ex. ID client), et des data clean rooms pour des analyses partenariales respectueuses de la vie privée.

 

Droit d’accès, de rectification, d’effacement, de limitation, d’opposition et de portabilité. Mettez en place une procédure simple (formulaire ou e-mail dédié) et des délais de traitement conformes.

 

Le taux de conversion, le panier moyen, la LTV, le coût d’acquisition (CAC), la part de clients récurrents, et la marge incrémentale par canal. Suivre ces KPI par segments permet d’allouer les budgets au plus efficace.

 

Minimisation des données, consentement granulaire, privacy by design, gouvernance claire (rôles & droits), audits réguliers, journalisation, chiffrement, et documentation DPIA pour les projets sensibles.

Regard sur l’e-commerce qui compte.

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